au Mali
By
Adama Giudèrè Ouologuem
(ARGA -Mali)
March 2016
Le Mali était un modèle de démocratie multipartite en Afrique qui s’est plongé dans une crise multidimensionnelle à la suite de la rébellion armée de janvier 2012 menée par le Mouvement national touareg dirigé par le Mouvement National de la Libération de l’Azawad (MNLA).
La récurrence de la rébellion, la porosité des frontières et la faiblesse de l’état sont à l’origine d’une importante circulation d’armes qui profitent aux extrémistes religieux et aux bandits armés dans le septentrion malien. Les régions du nord (Tombouctou, Gao et Kidal) devenues une source de préoccupations du pouvoir central malien.
La menace sécuritaire née des événements de 2012 s’est ajoutée à des facteurs conflictuels plus anciens. Bien avant le dernier soulèvement, une bonne partie du territoire national souffrait déjà de la faiblesse de l’Etat, perceptible dans son incapacité à étendre son contrôle sur toute l’étendue du territoire, à protéger ses citoyens et à les distribuer une justice équitable. On a ainsi vu se développer dans les régions nord, des activités illégales, comme la contrebande de produits (carburants, cigarettes, sucre, véhicules volés), l’enlèvement des touristes occidentaux. Ces entreprises, qui échappent au contrôle de l’Etat, sont liées à une tradition d’irrédentisme de certaines populations, et en particulier des Touaregs qui ont toujours eu des relations difficiles avec le pouvoir central de Bamako.