L’histoire de l’Alliance pour Refonder la Gouvernance en Afrique a commencé en 1999 par l’intuition, partagée par quelques personnalités porteuses d’expériences diverses, institutionnelles et militantes, que « l’avenir de l’Afrique, de ses peuples, de son être au monde, ne peut se satisfaire de rapiéçages sectoriels, de plans de sauvetage sans succès, de modèles importés » et que cet avenir était conditionné non par une simple réforme mais plutôt par une véritable refondation de la gouvernance.
Pour cela un Réseau intitulé Dialogues sur la gouvernance en Afrique a été mis en place avec deux objectifs principaux :
Les quatre premières années ont été consacrées à vérifier concrètement la pertinence de cette intuition et, si elle était avérée, à contribuer à apporter des réponses propres à assurer le développement, la paix et la démocratie en Afrique.
Le diagnostic a révélé que la crise de la gouvernance pouvait être reliée à deux principaux facteurs :
La forme d’organisation choisie n’était pas un hasard au regard de la finalité poursuivie. Elle répondait à un défi majeur : l’autonomie intellectuelle du continent, dont l’avenir se décidait souvent à l’extérieur avec des politiques reposant presque toujours sur des modèles institutionnels, politiques ou économiques importés.
Cela imposait de construire des points de vue africains sur la gouvernance dans la mesure où l’Afrique n’était pas suffisamment présente sur le terrain de la réflexion sur la gouvernance.
Cette étape du Réseau a permis d’exister et d’être reconnu comme un acteur crédible dans le champ des initiatives sur la gouvernance en Afrique par :
Sous une forme « informelle », le Réseau a pu mobiliser des financements, produire des réflexions et engager des partenariats avec divers acteurs de la gouvernance.
Fort de ces acquis, le Réseau a évolué vers une Alliance d’acteurs pour le changement afin de relier les initiatives sur la gouvernance, valoriser, enrichir, valider et expérimenter les propositions élaborées par le Réseau, constituer une force d’influence au niveau intellectuel et politique.
L’idée à la base de cette mutation était que l’on ne pouvait se satisfaire de produire des propositions démontrant une capacité des africains à participer aux débats intellectuels sur la gouvernance ; il fallait participer à la production du changement, sur le terrain de l’action.
En tant qu’Alliance, l’initiative a renforcé sa capacité de proposition, élargi son champ d’action, construit des partenariats diversifiés avec des gouvernements, la société civile, les universités, les collectivités territoriales, les acteurs de la coopération au développement. Elle s’est formalisée en 2011 sous la forme d’une association de droit sénégalais avec des antennes elles aussi constituées en association de droit local dans les pays.
L’organisation au niveau continental des deux premières éditions des Journées Annuelles de la Gouvernance en Afrique (JAGA), au Cap-Vert en 2012 et au Maroc en 2014, montre que l’Alliance est entrée dans une nouvelle étape de sa croissance, suscitant de nouvelles et plus grandes attentes.
C’est un nouveau défi qu’il nous faut relever : renforcer ses capacités, aussi bien institutionnelle que financière pour répondre aux exigences et attentes.
Voir le document Capitalisation d’expériences 1999 - 2014