L’exemple du Bureau de la Fédération Nationale des Groupements de Promotion Féminine (FN GPF)
Par FAYE, Marie (Nioro du Rip, 20008-09)
Le gouvernement du Sénégal, sous l’égide du Ministère du développement social avait jugé efficient de réunir tous les Groupements de Promotion Féminine (GPF) en une fédération nationale en 1984 dans le souci de pouvoir mettre les femmes au même pied d’égalité malgré l’éloignement des villages. Il existe à l’heure actuelle 5 principales structures :
au niveau de la communauté rurale, avec un bureau de 10 membres ;
au niveau de l’arrondissement avec un bureau de 10 membres ;
au niveau du département avec un bureau de 25 membres ;
au niveau régional avec un bureau de 45 membres ;
au niveau national avec un bureau de 75 membres.
Chaque instance est installée en présence d’une autorité administrative : au niveau de la Communauté Rurale (CR) donc de l’arrondissement administré par le Sous - Préfet ; au niveau départemental, le Préfet ; au niveau régional, le Gouverneur et au sommet de l’Etat, la Présidence de la République.
C’est ainsi que tous les legs, dons et projets destinés aux femmes passaient par la FNGPF.
Nous avons le projet de promotion économique des GPF financé par le Fonds d’Equipement des Nations Unies (FENU) et le Bureau International du Travail (BIT) qui procédait à des dotations en matériel : moulins à mil, batteuses, égreneurs à maïs ou riz, presse - noix de palmier, caisse d’épargne, boutiques villageoises, banques céréalières, etc.
Le Programme de Développement des Ressources Humaines (PDRH 1) fournissait du matériel devant alléger les travaux des femmes : case foyer, équipement, à raison de 5 millions par case.
Qu’en est- il du Projet d’appui aux GPF ?
En 1992 un grand problème a déstabilisé la fédération, suite à un différend entre le ministre de tutelle et la présidente initiale des GPF. Le Ministre voulait renouveler la fédération contrairement à la volonté de la présidente. Finalement, le renouvellement a eu lieu mais seulement au niveau de 5 régions. Ainsi, la Présidence de la République a jugé nécessaire de doubler tous les postes (co-présidente ; co-secrétaire etc.) pour éviter d’éventuelles frustrations. C’est cette situation qui a prévalu de 1992 à 1998.
Suite au décès survenu de la Présidente nationale et avec la nomination d’un nouveau Ministre, le renouvellement est organisé en 1998. Les nouvelles instances commencent à fonctionner mais cela coïncide avec la fin du projet d’appui aux GPF. Ainsi donc, la Présidence de la République a décidé que les fonds restants du projet soient distribués aux départements, soit 10 millions par département. De 1998 à 2000 rien n’a été fait. Et avec l’alternance au pouvoir intervenue en 2000, la Présidence de la République a finalement distribué des chèques de 3 millions par département avec la supervision de la nouvelle Ministre. Les Présidentes départementales, jugeant dérisoire cette somme n’ont pas manqué de manifester leur courroux. D’autant plus que le gouvernement a mis à l’écart les fédérations départementales et a créé des clubs de solidarité fortement politisés. Ces clubs (groupes de 10 femmes) se trouvant financés à hauteur de 300 à 500 000 F par des fonds dont on ne savait pas du tout la provenance.
Actuellement, les instances de toutes les fédérations sont intactes, les droits d’adhésions continuent à entrer et ce, alimentant les comptes bancaires de façon substantielle. Mais, parallèlement c’est la léthargie totale quant au fonctionnement des instances. Le Groupement d’Epargne et de Crédit (GEC) créé au nom de la fédération départementale et qui s’est mué en mutuelle connaîtrait déjà des situations de détournements, d’autant plus qu’il procède à des installations de succursales sans en aviser la tutelle.
Au regard de ce qui précède, il urge de renouveler les instances, selon les principes démocratiques et de la bonne gouvernance. Par ailleurs, l’instance fédérale doit, au préalable, rendre compte en faisant clairement le bilan des 7 millions restants au niveau départemental.
Afin d’assurer leur auto promotion et leur autonomie d’actions et de décisions dans le sens d’un développement durable, les GPF départementaux et communautaires devraient être érigés en Groupements d’Intérêt Economique (GIE) afin de trouver des partenaires et des financements pour leur propre compte.
Au lieu d’installer la politique politicienne dans ces structures, le devoir régalien du gouvernement est de redéfinir les rôles et responsabilités des structures de développement communautaire et les doter en moyens logistiques et autres.
Un GPF est une organisation féminine à vocation économique