La salubrité à Bamako

La santé de l’homme dépend inéluctablement de l’entretien de son environnement écologique. C’est conscient et soucieux de cet état de fait, que le Réseau Ouest - Africain des Animateurs de l’Action Civique du Mali, a organisé au centre Djoliba, une conférence-débats sur le thème : " la problématique de l’assainissement et de la salubrité dans le District de Bamako ".

 

Un sujet qui vient à point nommé quand on sait que la capitale ploie sous le poids des ordures et d’autres déchets liquides et solides. Elle est aussi confrontée à l’épineux problèmes d’évacuation des eaux usées et de pluie.

 

Le Réseau Ouest - Africain des Animateurs de l’Action Civique est la section malienne d’un Réseau sous régional dont les bases ont été jetées en 1995 à Bouaké (Côte d’Ivoire) durant la rencontre des acteurs de l’action civique des pays ouest - africains dont le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Les objectifs de ce Réseau se résument à :

 

" promouvoir la démocratie à la base et le civisme en Afrique de l’Ouest en vue d’une plus grande participation des populations dans la gestion des affaires locales et nationales ;

" appuyer le processus d’intégration sous régionale afin de révéler les défis de la mondialisation,

" développer l’esprit civique et démocratique à la base ;

" développer un partenariat actif avec les institutions et organisations africaines et internationales poursuivant les mêmes objectifs

 

Pour le maire du District de Bamako, la solution de l’assainissement dans notre capitale n’est liée ni à l’argent, ni aux moyens matériels et humains mais, dans le changement de comportements et de mentalité des citoyens. Cela traduit la complexité de trouver des solutions à cet épineux problème qui demeure alors un casse-tête pour les autorités du District.

 

Pourtant la ville de Bamako n’a pas été aussi sale depuis. Au contraire, elle se caractérisait par sa grande propreté qui lui conférait le qualificatif de " Bamako la coquette ". C’est donc au cours de son développement qu’elle s’est progressivement couverte d’ordures.

 

Une des dimensions du phénomène concerne le contexte d’application des nombreux textes régissant l’environnement au Mali. Cela ne facilite guère la mise en oeuvre de certaines stratégies de gestion de l’environnement au niveau local. Aussi, le problème de mobilisation des ressources constitue une dimension importante du problème malgré l’existence d’une taxe de voirie à raison de 2000 F CFA par famille et par an. Cette taxe constitue la seule ressource dont dispose le District pour l’assainissement de la ville.

 

Pour montrer l’énormité du travail des services de la voirie par rapport aux maigres moyens mis à leur disposition, il s’agit d’évacuer 757 200 m d’ordures ménagères éparpillées dans le District et 61 000 m d’eaux usées.

 

Ce travail est réalisé avec 20 bennes et 4 pelles-chargeurs. Quand on sait que 98 % de la population du District utilise un système de latrines et 1 % une fosse sceptique avec puisards, on mesure facilement l’immensité des progrès à accomplir pour sortir la ville de sa situation actuelle. Même les initiatives endogènes des populations au niveau des quartiers d’organiser la collecte des ordures conjugués avec les efforts déployés par les autorités communales et du District pour le nettoyage des places publiques (balayage des voies publiques) ne suffisent pas pour redonner à la ville de Bamako sa coquetterie d’antan.

 

S’agissant de la stratégie nationale en matière d’assainissement, il existe des problèmes institutionnels dus à la divergence d’interprétation des textes, le manque de concertation entre les différentes structures concernées, la non application des dispositions réglementaires.

Toute analyse faite, le domaine de l’assainissement demande assez de moyens financiers. Une subvention de l’Etat qui est rare et qui se fait sous forme d’exonération de taxe, doit être mise en place de façon plus régulière pour aider le District à relever le défi de la salubrité.

 

Aussi, l’absence de décharges aménagées, de contrats entre les mairies et les GIE ont occasionné un laisser aller qui limite fortement l’efficacité des initiatives développées par les différents acteurs sur le terrain.

 

Les conséquences de l’insalubrité de la ville sont considérables : prolifération des moustiques et autres insectes vecteurs de maladies, pollution de l’atmosphère et inconfort du cadre de vie. La situation interpelle les autorités du pays car Bamako, notre capitale est la vitrine du pays et mérite que des soins particuliers lui soient apportés.

Commentaires

Le problème de l’assainissement de la capitale doit demeurer une préoccupation de tous les citoyens et non des seules autorités du District. La participation et la concertation entre divers acteurs dans le cadre de ce processus sont requises pour assurer l’efficacité des initiatives développées de concert ou au plan individuel.

 

Le processus de décentralisation offre à l’ensemble des acteurs concernés un cadre approprié pour promouvoir une nouvelle dynamique de mobilisation en vue de redonner à Bamako sa coquetterie d’antan au grand bonheur de ses habitants.

 

Aussi, il incombe aux autorités de mettre en place de meilleures politiques d’aménagements urbains notamment en viabilisant les zones d’habitation et en implantant les infrastructures indispensables à une bonne gestion de l’environnement urbain.

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