Par AIHOU, Désiré (Cotonou, mars 2002)
L’idée d’impliquer toutes les associations nationales dans la lutte contre la corruption a germé au sein de Transparency International Bénin qui, pour adhérer les autres associations nationales à son initiative a improvisé un forum national à Cotonou les 26, 27 et 28 mars 1998. Rassemblant plus de deux cent cinquante participants, le forum a abordé la corruption de façon globale : sous l’angle du diagnostic, des approches de solutions et des moyens à mettre en place pour vaincre le mal. De nombreux aspects de la corruption dans l’administration, dans la passation des marchés, dans les mécanismes de dédouanement, sur les routes au travers des agents de sécurité publique, lors des consultations électorales ont été minutieusement analysés. Parmi les moyens de lutte retenus la participation intense de la société civile béninoise à la conception de solutions et aux opérations de préventions du fléau est incontestablement une révolution introduite dans le domaine. La société civile a été reconnue comme ayant un rôle fondamental et spécifique à jouer au travers de ses différentes instances constitutives : OGN, syndicats, médias, fédérations professionnelles et organisations religieuses. Le Forum ayant suscité un immense espoir, il a été décidé de confier le soin de la mobilisation de la société à une association régie par la loi de 1901. Le front des Organisations Nationales contre la Corruption (FONAC) a été créé à la suite du Forum. Il est chargé " de coordonner, d’inspirer ou d’appuyer les initiatives de lutte contre la corruption, en partenariat avec les institutions de la Républiques « . En mai 1998 le FONAC a été officiellement enregistré et s’est donné un statut qui précise ses objectifs qui sont : identifier et dénoncer, aux institutions publiques chargées du contrôle ou de la répression, les affaires de corruption et plus largement les infractions économiques et financières,, suivre les dossiers transmis aux organes de contrôle et de répression
et rendre compte à l’opinion publique, médiatiser les cas d’infraction économiques, financières et autres, identifiés et vérifiés, proposer ou initier des textes dans le but d’améliorer le cadre juridique de répression et de prévision de la corruption, du détournement des deniers publics et de pratiques contraires à la bonne gouvernance ; , contribuer à la formation et à l’éducation des populations pour la lutte contre la corruption, d’aider à l’élaboration puis à la vulgarisation des manuels de procédures des services administratifs ; , diffuser toutes les informations susceptibles de prévenir les infractions économiques, financières et autres, mobiliser les structures et les personnalités de la société civile en vue de renforcer la lutte, proposer des actions susceptibles d’améliorer les rapports entre les usagers et les administrations, mener des études et enquêtes sur la corruption, le détournement de deniers publics ou privés et toutes les pratiques contraires à la bonne gou
vernance et en publier les conclusions.
Le Front a ainsi ouvert un vaste chantier de prévention et de lutte contre la corruption. Il se propose, pour atteindre son objectif, de collaborer avec tous les organes publics et privés de contrôle et de répression de la corruption. Il s’engage également dans une action de lobbying auprès de toutes les structures qui concourent à la moralisation de la vie publique.
Depuis 1998 le Front des Organisation nation contre la Corruption a engagé des actions concrètes. Il a initié des rencontre avec les responsables religieux et des chefs traditionnels pour définir une stratégie de sensibilisation de la population. Il a engagé un dialogue avec les partenaires au développement, aussi bien avec les agences de coopération bilatérales que multilatérales, pour trouver un financement appropriées à ses activités.