Par AGBOGBE, Etienne (2003)
Le 26 Novembre 2002, la gérante d’une librairie située dans le quartier Ganhi de la ville de Cotonou au Bénin (Afrique de l’Ouest) lançait un vibrant appel aux dirigeants africains en ces termes : ’’moi, je suis une commerçante et je collabore avec beaucoup d’étrangers. Si nos autorités politiques pouvaient rendre effective cette intégration régionale dont ils parlent tant, ce serait une très bonne chose pour nous’’. Elle nous laissait entendre ces propos à l’issue d’une enquête et l’entretien qui a eu lieu dans son bureau. Priée de continuer, elle poussa un soupir et jette un regard sur son auditeur puis repris en disant : ’’les gens parlent trop au lieu de travailler ; c’est nous qui sommes sur le terrain et nous vivons les réalités, il faut que nous puissions faire circuler librement, nos marchandises également’’.
Les propos de cette gérante trouvent bien évidemment leur enracinement dans les réalités qu’elle vit sur le terrain c’est-à-dire au niveau des frontières. Fatiguée par les tracasseries, les rançonnements, les taxes et frais à ne pas en finir, elle lance un cri à qui veut l’entendre afin que l’intégration tant prônée, soit effective. Le soupir et le regard qu’elle pose sur nous en disent long. Il faut remarquer qu’elle n’est pas la seule à vivre cela ; c’est un véritable problème de société qu’il convient de résoudre même si des efforts sont faits à certains niveaux. Le temps n’est plus aux discours faramineux mais il est question de mettre en ouvre les moyens nécessaires pour que cette intégration on ne peu plus désirée par la population à la base ne soit plus un rêve mais une pratique concrète.