Par FANE, Abdoulaye (2003)
Dans le cadre de l’approfondissement de la décentralisation au Sénégal, neuf nouvelles compétences ont été transférées aux collectivités locales. La « jeunesse, sports et loisirs » est au nombre de ces attributions dévolues désormais aux collectivités locales. En l’absence d’agents communaux qualifiés dans les compétences transférées, la loi prévoit la possibilité pour les collectivités locales d’utiliser le personnel technique de l’Etat qui s’occupait de ces matières.
S’agissant spécifiquement de la compétence « jeunesse, sports et loisirs », l’Amicale des directeurs de centres départementaux d’éducation populaire et sportive a fait un premier constat regrettable.Les agents de l’Etat, tout au moins ceux qui sont à la base, n’ont pas été consultés lors de la conception et de la définition des nouvelles orientations de la politique de décentralisation. Ceci est encore plus vrai pour eux. C’est dire que d’entrée, il y a un déphasage entre le contenu de cette politique et le niveau de formation, d’information et de sensibilisation des agents de l’Etat sur la question.
Les frustrations et les appréhensions se sont accrues avec le manque de formation des agents sur les principes et les mécanismes de la décentralisation. Sur le terrain, les difficultés et les incompréhensions se sont multipliées dans les relations avec les collectivités locales. De plus en plus, les élus avaient tendance à se passer de l’expertise des techniciens de la jeunesse et des sports. Une formation était évidemment nécessaire. L’Etat en avait aussi conscience. Malheureusement, elle fut organisée à la seule intention des cadres du ministère de la jeunesse et des sports, notamment les membres du cabinet. Les agents de terrain que nous sommes ont été ignorés par ce plan de formation alors même que c’est nous qui sommes en contact permanent avec les réalités de la décentralisation.
Fort de cela, nous nous sommes organisés pour nous retrouver à Diourbel en vue de réfléchir sur les dispositions de la loi portant transfert de compétences. Nous nous sommes alors cotisés pour financer ce séminaire de formation. Nous étions conscients des enjeux de cette nouvelle politique et nous devions de tout faire pour ne pas être laissés en rade.