By Hubert M Topanou, Soudé Moïse (Cotonou, September 2008)
Porto-Novo est une vieille cité historique en bordure de la lagune. Elle comprend une nouvelle ville et une ancienne aux rues cimentées très étroites et sinueuses.
La ville de Porto-Novo, commune à statut particulier présente une particularité sur le plan urbain : La vieille cité, héritage de la colonisation côtoie les nouvelles occupations territoriales urbaines propriété des nouveaux riches de la ville.
Cette vieille cité regroupe les quartiers comme Ita-Gogo, Lokossa-Adomè, Kpota, Ahouangbo et Akron (1er arrondissement) etc. et est caractérisé par un environnement très mal assaini. Il est fréquent de remarquer dans les ruelles de ces agglomérations des eaux de ruissellement en pleine saison sèche.
En effet, l’évacuation et la gestion des ordures ménagères, la collecte et le traitement des eaux usées posent des problèmes importants dans la Municipalité de Porto-Novo. Il existe très peu de structures récoltant et traitant les déchets et ceci sont souvent déposés à même le sol et c’est ainsi que des dépotoirs « de fortune » se développent un peu partout sur les trottoirs. Les rares canalisations à ciel ouvert et les caniveaux sont transformés en de véritables décharges publiques. Les “trous - poubelles”, proches des concessions, des écoles, des dispensaires et des puits, outre les nuisances qu’ils provoquent par le dégagement d’odeurs pestilentielles sont des foyers à de nombreux animaux et insectes (cancrelat, rats, etc.) qui présentent des dangers sanitaires pour la population.
C’est dans cette optique que la Mairie de Porto-Novo par le biais de ces structures a fait construire dans ces agglomérations des puisards communautaires. Un puisard est un trou qui sert à faciliter l’absorption par le sol des eaux de pluie.
L’opération a constitué à identifier les lieux les plus malsains, c’est-à-dire les plus grands producteurs d’eaux usées, d’installer le puisard et de drainer les eaux usées vers ces puisards. Cette opération a bénéficié de l’expertise de la Direction des Services Opérationnels (DSO) et a bénéficié d’un montant de plus de sept millions (7.000.000f CFA). Les travaux débutés en 2005 sont encore en cours. Les quartiers bénéficiaires de ces puisards communautaires sont entre autres Akron, Avassa, Kpota, Ahangbo etc. avec l’appui du Projet de Gestion Urbaine et Décentralisée II (PGUDII) et de l’appui financier de la banque mondiale à travers le financement de la gestion des déchets. Il faut dire que ces puisards ont réglé quelque peu le problème d’insalubrité dans ces agglomérations car en saison pluvieuse, les eaux usées s’ajoutent aux eaux de ruissellement augmentant ainsi le degré de la pollution de la ville.
l’expérience du puisard communautaire a été très appréciée de la population et mériterait d’être renouvelée et étendue à d’autres régions. elle montre combien une synergie d’action des partenaires au développement, des autorités administratives et politiques ainsi que l’adhésion des populations s’impose comme une nécessité absolue dans la délivrance des services publics de base aux populations.
Il est nécessaire d’apporter, d’adapter et de développer en fonction du contexte local d’autres solutions techniques et organisationnelles pour une gestion plus efficace de l’environnement. Le premier pas qui mènera vers l’amélioration de la situation existante passe par l’information du public, des collectivités et des entreprises, ainsi que la formation de personnes compétentes, sur place, pour conseiller efficacement les différents publics concernés.