Lutte contre la corruption : un challenge à plusieurs inconnus

En quittant le pouvoir le 8 juin 2002, le Président Alpha a légué à son successeur un pays aux multiples contrastes. Ce lourd héritage laissé au nouveau Président exige de ce dernier d’engager une dure lutte contre la corruption et la délinquance financière, un chantier complexe et périlleux pour tout chef d’Etat cause de la nature même du phénomène difficile à cerner dans le contexte d’un pays en voie de développement comme le Mali. Mais tout compte fait la volonté politique exprimée par le Président Alpha de lutter contre le fléau constitue un déclic pour un phénomène considéré jusque là comme normal par nombre de gestionnaires des ressources publiques. Le mythe est à présent dévoilé et il est désormais prouvé à l’opinion publique que nulle n’est intouchable dans ce pays.

En effet, la lutte contre la corruption a connu des avancées certaines avec l’arrestation des directeurs de sociétés et entreprises d’Etat mais elle demeure confrontée à divers inconnus qui ont bloqué la marche de la justice. Mais le plus important aujourd’hui est que le chemin est balisé. Il s’agit d’entreprendre un nouvel élan dans l’éradication du phénomène sur la base des expériences en cours. pour enfin se tracer une voie de sortie plus viable. Le pari est certes important voire difficile mais pas impossible.

Ainsi, depuis son entrée en fonction, le nouveau Président semble décider à prendre le taureau par les cornes, pour assainir la gestion des fonds publics. Il a alors rencontré les membres de la cellule d’appui à la lutte contre la corruption et à ceux - ci il a été clair et ferme dans ses déclarations. Déjà, lors du Conseil des ministres du mercredi 26 juin 2002, quelques jours après son investiture, le gouvernement avait adopté un important dispositif juridique en matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière. Il s’agissait des projets de loi relatifs à la ratification du protocole d’accord pour la lutte contre la corruption adoptée lors de la 25 éme session de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). A travers ce protocole, les membres de l’organisation sous régionale dont le Mali s’engageaient à promouvoir et à renforcer les mesures pour prévenir, réprimer et voire éradiquer la corruption, à intensifier et à rendre plus dynamique la coopération entre eux dans le cadre de la lutte anti- corruption. Par la même occasion, le Président de la République avait invité le gouvernement à veiller au respect rigoureux des règles et procédures de passation des marchés publics, à la transparence dans le fonctionnement des services , au traitement diligent des dossiers et aussi à la mise en application des dispositions des nouveaux code pénale et code de procédures pénales.

Les autorités du Mali accordent donc une importance capitale à la lutte contre le fléau. Mais, face à la complexité du phénomène, elles doivent songer à la création d’une structure crédible pouvant mener à bon port le bateau anti-corruption.

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La corruption est une gangrène pour les économies fragiles des pays en développement. Elle se pratique sous les formes les plus diverses et revêt de plus en plus un caractère institutionnalisé. La lutte contre la corruption constitue alors un défi majeur pour les autorités du pays qui doivent mettre en place les meilleures dispositions permettant une bonne gestion des ressources publiques.

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