La décharge finale d’Agoe Moto Cross pourrait être une bombe à retardement pour les populations riveraines
By Edoh Sossa (Lomé, April 2009)
Lomé est la capitale politique et économique du Togo. Cette capitale, à l’instar des autres capitales en Afrique, a la plus forte pression démographique. Plus du tiers de la population du pays vit à Lomé soit deux millions (2.000.000) de personnes. On assiste par voie de conséquence à une urbanisation galopante, anarchique et difficile à maîtriser par les autorités de la municipalité. C’est ainsi que AGOE qui était une banlieue de la ville de Lomé est devenu aujourd’hui un quartier de Lomé. Le site servant de décharge finale se trouve dans ce quartier à la sortie nord de la ville. C’est sur ce site que se déroule les compétitions sportives de motos. C’est pourquoi le site est dénommé AGOE Moto Cross.
Toutes les ordures enlevées dans la commune et dans la préfecture du Golfe sont acheminées vers ce site qui constitue la seule décharge finale. Ce terminus des ordures enlevées dans la commune de Lomé est un site ouvert. Il accueille les décharges, non seulement des riverains, mais aussi et surtout de nombreux quartiers de la ville. Il y est déversé des déchets de toutes natures sans aucun tri préalable. C’est aussi sur ce site que des stupéfiants, des drogues et des produits pharmaceutiques illégaux, saisis par les autorités compétentes sont incinérés.
Mais cette localité est habitée. Ainsi, la gestion du site constitue un défi majeur dans la mesure où la situation soulève des enjeux liés à l’environnement et à la santé des populations riveraines. Une étude menée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en collaboration avec le Ministère de la santé a révélé que d’ici 2015, la population riveraine risque de souffrir de certaines maladies liées à la dégradation de leur environnement.
D’abord la gestion du site souffre d’un manque de vision de la part des autorités municipales. Il n’y a pas d’initiative dans le sens de la protection des riverains par une isolation du site (construction). Ensuite la gestion du site n’est pas abordée avec l’équipement et les compétences nécessaires dans la mesure où il constitue la destination finale des ordures ménagères. Le recyclage n’est pas encore à l’ordre du jour. L’expérience manque d’ingénierie institutionnelle.
Gouverner c’est prévoir. Le défi est lancé aux autorités togolaises pour solution appropriée qui prend en compte dans la durée la santé des populations et la protection de l’environnement.