Impossible de dépister la tuberculose en milieu rural!
By GAYE, Djim (Ngayène, July 2009)
La localité de Sine Ngayène située dans l’arrondissement de Médina Sabakh et dans la communauté rurale de Ngayène tient sa célébrité par la présence de sites mégalithiques uniques en leur genre et en leur densité.
En 2008, je travaillais avec les chercheurs dans ces aires mégalithiques de Sine Ngayène moyennant un émolument journalier forfaitaire de 1500 Fcs.
Un jour, je fus pris par une toux et des vomissements (parfois du sang). C’est ainsi que je me présentai au poste de santé de Ngayène, le seul que compte la communauté rurale. Là-bas, on me prescrit des médicaments en dédramatisant la situation pour me signifier qu’il ne s’agissait que d’une fatigue généralisée.
Mais aucune amélioration ne vint soulager mes inquiétudes, les toux et vomissements reprenaient de plus belle. Ainsi, je me dirigeai cette fois-ci au poste de santé de Médina Sabakh créé avant l’indépendance du Sénégal où il me fut prescrit des médicaments (6000 F) et des piqûres. Curieusement, même diagnostic : la fatigue.
Après une légère amélioration, le même scenario reprenait son cours. Et, au terme de quelque 15 jours, un proche ami venu de Kayemor me conseilla avec insistance d’aller au centre de santé de référence de Nioro, chef- lieu du district sanitaire. Sur place, le médecin exigea des analyses biochimiques et me prescrivit des palliatifs en attendant.
Les résultats de l’analyse indiquèrent la présence de bacilles de la tuberculose. Je fus hospitalisé pendant des jours au cours desquels je fus soumis à une série de tests. Finalement, on mit fin à mon internement et on me remit des médicaments gratuitement. Ordre m’était donné de m’abstenir de manger et boire avec le reste de la famille, pour éviter la contagion des proches. J’acceptai volontiers cette mise en quarantaine. Et tous les mois, j’étais tenu d’aller en rendez-vous pour consultation.
En me conformant scrupuleusement aux règles reçues, au bout de 7 mois, je fus totalement guéri de cette maladie.
Encore l’éternel déficit en personnes qualifiés dans les postes de santé en particulier. Pourtant, un poste comme celui de Médina Sabakh devrait disposer d’un plateau technique pour dépister certains cas de maladies en résurgence comme la tuberculose. S’il s’avère difficile d’assurer le relèvement dudit plateau au niveau de chaque poste de santé, on devrait au moins permettre une complémentarité de l’offre de soins spéciaux répartis horizontalement dans les différents postes existants : exemple, les soins de base des maladies infectieuses à Médina Sabakh, d’autres soins à Ngayène, etc. Ce qui éviterait des catastrophes avant l’acheminement au niveau du district.