By ADANKPO, Kodjo
Le 14 janvier 2001, le président Togolais, dans son message à la nation, a décidé que l’année 2001 soit une année de lutte généralisée contre la corruption, le sabotage économique, la mauvaise gestion et le laxisme. Dans cette perspective, le président a invité les Togolais à se ressaisir et à tourner dos à ces maux qui ruinent l’économie nationale et retarde en conséquence le développement harmonieux du pays.
Le président Togolais a particulièrement condamné l’utilisation abusive du téléphone officiel pour des besoins personnels. Cette pratique devient un véritable sabotage économique, lorsque le téléphone installé et payé par le trésor public, fait l’objet d’un commerce privé. Parfois, c’est en l’absence de ² l’abonné² , ou avec sa complicité active que son domicile et son bureau, dotés de lignes nationales ou internationales, sont transformées en cabines téléphoniques.
Pour mettre fin à ces graves abus du bien public, une commission nationale de lutte contre la corruption et le sabotage économique a été formée par le Président de la République, pour mener une enquête sur l’utilisation du téléphone dans tous les services administratifs. Cette commission devait commencer son travail par les services de la présidence de la République. Ainsi, à la suite de l’investigation, il a été découvert que bon nombre de hauts cadres ou de simples employés qui ne sont plus en service à la présidence, continuent de faire prendre en charge leurs consommations téléphoniques par ce service. D’autres se font installer la ligne internationale soit à leur bureau, soit à leur domicile alors que leur travail ne nécessite que le réseau local.
Face à cette situation, le président a demandé que les mesures suivantes soient prises: sur les 213 lignes téléphoniques installées à la présidence de la République, 90 soient supprimées, 30 soient mises en réception et les autres lignes soient branchées soit sur le réseau international, soit sur le réseau national selon les besoins du service. Toutes les lignes internationales seront dotées d’un code confidentiel de façon à pouvoir responsabiliser l’utilisation. Une limitation de consommation sera appliquée en fonction du budget alloué à chaque service. En cas de dépassement, les frais supplémentaires seront à la charge des utilisateurs. Enfin les frais de consommation téléphonique indûment imputées à la présidence en ce qui concerne les cadres dont les fonctions y ont pris fin feront l’objet d’un ordre de recette par le trésor public.
L’initiative est fortement salutaire, mais la question qui se pose est de savoir si ces mesures prises à la demande du président de la République seront appliquées de façon continue?
Un contrôle quotidien en matière d’usage des biens publics serait sans doute préférable à un contrôle inopiné qui n’est pas non seulement régulier mais aussi sans suivi.
Tout compte fait, nous souhaitons la pérennisation de ces mesures susceptibles d’éradiquer la corruption et de près lutter contre le gaspillage du bien public. Pour ce faire nous recommandons au gouvernement d’associer la société civile à la gestion du bien public.