La faiblesse du montage institutionnel et financier fait échouer un projet d’enlèvement des ordures à Lomé.

Un projet d’enlèvement des ordures ménagères entièrement financé par la Banque mondiale a été exécuté de 1997 à 2000 dans un quartier de Lomé dénommé Doumasséssé.

L’opération consiste en la concession de collecte des ordures ménagères à une entreprise privée de ramassage des ordures dénommée OTOMAN par la municipalité de Lomé. Cette concession a pour objet d’assurer dans le quartier de Doumasséssé, un service complet de collecte et d’évacuation des ordures ménagères. En retour, le concessionnaire se fera payer directement par une redevance perçue auprès des ménages dudit quartier. Ce qui implique pour le concessionnaire :

• d’assurer un recouvrement performant de la redevance;

• d’assurer la gestion des dépotoirs intermédiaires construits dans le cadre de l’opération et mis à sa disposition ;

• d’enlever les ordures auprès des ménages et de les acheminer à la décharge finale.

Les autorités municipales voulant minimiser les points de blocage dans les relations entre acteurs ont pris soin de prévoir dans le projet une campagne de sensibilisation qui a duré un an. Il fallait impliquer tous dans cette opération pilote qui, une fois réussi, verrait son extension à tous les quartiers de la ville de Lomé.

L’opération associe à une phase de pré-collecte des ordures ménagères vers les dépotoirs intermédiaires construits dans le quartier, une phase d’évacuation des dépotoirs intermédiaires jusqu’à la décharge finale.

La pré-collecte est confiée par OTOMAN à la Jeunesse pour le Développement du Quartier (JDQ), une association de jeunes active dans le domaine de la gestion des ordures ménagères dans le quartier. Cette association effectue la précollecte au moyen de charrettes à traction humaine.

En dehors de deux (02) dépotoirs intermédiaires créés par la municipalité, OTOMAN met à contribution, pour le stockage des ordures, six (06) conteneurs à ordures. Pour l’enlèvement des conteneurs, l’entreprise dispose d’un camion poly-benne, alors que pour l’évacuation des dépotoirs intermédiaires, elle utilise un camion benne et un chargeur.

Afin d’éviter l’accumulation des ordures ménagères sur les dépotoirs intermédiaires et les conteneurs, La pré-collecte s’effectue deux fois par semaine et par concession abonnée. Pour certains abonnés comme les restaurants, vu l’importance des ordures produites, la pré-collecte est faite plus de deux fois par semaine.

Le montage institutionnel a tenu compte des capacités techniques des acteurs en jeu. Ainsi, on a :

• la pré-collecte porte à porte assurée par la Jeunesse pour le Développement du Quartier au moyen des charrettes à bras vers les dépotoirs intermédiaires;

• l’évacuation des dépotoirs intermédiaires vers la décharge finale assurée par OTOMAN au moyen de camions.

Cependant, au cours de l’expérience, il a été constaté des grèves et des arrêts de travail des agents pré-collecteurs chargés du porte à porte du fait des paiements partiels, irréguliers et tardifs de l’entreprise à la Jeunesse pour le Développement du Quartier pour ses prestations.

Il faut dire aussi que les charrettes utilisées pour la précollecte tombaient souvent en panne et que certaines zones où se trouvaient les dépotoirs intermédiaires et les conteneurs rendaient la pré-collecte très pénible pour les charretiers.

La conséquence de cette situation a été l’accumulation des ordures aux devantures des concessions du fait de l’irrégularité des opérations de précollecte. En outre les coûts de chargement ont pesé sur l’évacuation des dépotoirs intermédiaires.

Comments

L’entreprise a été défaillante sur le plan du montage institutionnel et financier dans la mesure où le budget du projet a été entièrement libéré. Il appartenait aux différents acteurs de se mettre d’accord avant la mise en œuvre du projet, sur un montage à la fois institutionnel et financier. Cette activité aurait permis d’évaluer la capacité technique des acteurs et de se fixer sur les procédures de payement. La chaîne des acteurs n’a pas fonctionnée.

D’un autre côté, la gestion de l’espace a été défaillante notamment sur le point du choix des lieux des sites intermédiaires. Certains sites sont difficilement accessibles aux charrettes. Cette défaillance a conduit le projet à retenir ce site qui en fait était un terrain de football pour les jeunes du quartier.

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